Nouveau départ pour la Gare des Mines-Fillettes

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À la lisière de Paris, Saint-Denis et Aubervilliers, le terrain de la Gare des Mines-Fillettes va faire l’objet d’un projet de réaménagement urbain qui implique la construction d’un nouveau quartier mixte et d’un équipement sportif pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2024.

Le périphérique parisien en tant que fron-tière entre la « Ville Lumière » et « sa » banlieue rend peu à peu les armes. L’orga-nisation des Jeux olympiques et paralym-piques (JOP) à Paris et l’installation d’infrastructures qui y sont liées en Seine-Saint-Denis accélèrent une métamorphose qui se veut vertueuse. C’est le cas du sec-teur de la Gare des Mines-Fillettes, situé à la frontière entre Paris, Saint-Denis et Aubervilliers, qui est depuis longtemps un espace à « reconquérir », autant du point de vue de celles et ceux qui envi-sagent une continuité entre Paris et la petite couronne, que de celles et ceux qui souhaitent faire de la Plaine un lieu où vivre et travailler (essentiellement dans le tertiaire). Ainsi, la Ville de Paris et Plaine Commune envisageaient d’y réaliser un nouveau quartier intercommunal, sous la forme de deux ZAC accolées sur le ter-ritoire de chacune des collectivités. En 2017, l’accueil d’un équipement spécia-lement conçu pour les JOP, l’Arena II, a quelque peu modifié les plans de départ. Synthèse et enjeux d’un chantier qui articule le projet olympique pour 2024 avec un projet d’aménagement des quar-tiers avoisinants le périphérique.
UN FUTUR LIEU D’HABITATION ET DE BUREAUX
Le chantier, porté par la Ville de Paris, Paris-Habitat et l’État, prévoit, dans les grandes lignes, la création d’un quartier à la programmation mixte habitat/emploi. Il est prévu également de désenclaver la cité Charles Hermite et l’immeuble Valen-tin Abeille, avec la possibilité de réhabi-liter partiellement ces résidences en logements étudiants et de reporter des logements familiaux sur des constructions neuves. Des équipements publics sont prévus, tels qu’un équipement de petite enfance de 600 m2 (48 places) et un équi-pement culturel de 900 m2. Le nouveau quartier, à terme, accueillerait, selon l’étude d’impact, environ 1 200 habitant·e·s et près de 4 400 emplois (hors construc-tions existantes et hors hypothèses de reconversion de bureaux en logements).
UN ÉQUIPEMENT SPORTIF DE PROXIMITÉ
L’Arena II, dans ce contexte, occupe la place d’un équipement sportif public. Au programme : 20 000 m2 environ compre-nant une salle omnisports de 7 500 places, destinée à accueillir des épreuves sportives des Jeux olympiques et paralympiques de 2024, ainsi que deux équi-pements sportifs de proxi-mité qui correspondront à deux gymnases, dont celui des Fillettes reconstitué. Cet équipement pérenne, à croi-ser avec l’implantation du centre universitaire de la Chapelle Condorcet, répond à une volonté générale de requalification ambitieuse de la Porte de la Chapelle, dont on souhaiterait faire une Place du Grand Paris. Ça en fera du monde avec qui cohabiter, d’autant plus qu’un potentiel lien urbain intermédiaire est étudié afin de faciliter le franchissement du boulevard périphérique, une frontière polluante et bruyante qu’on souhaiterait volontiers effacer. C’est ce dernier point, sans doute, qui soulève encore le plus de questionnements, de la part de l’Autorité environnementale qui a émis des réserves sur le projet d’aménagement urbain, autant que des associations qui ont pris part à la participation du public par voie électronique ou PPVE (voir article ci-contre). Si la néces-sité d’un renouvellement urbain dans le secteur, objectif général de cette ZAC, fait l’unanimité, le chantier va devoir faire ses preuves en matière d’excellence environnementale. Sans être générateur en lui-même d’une augmentation des trafics et donc de la pol-lution sonore et de l’air, le projet augmente la population exposée à ces nuisances, en faisant venir 1 200 habitant·e·s supplé-mentaires, sans parler des bureaux et des équipements publics qui vont brasser du monde. L’Autorité environnementale re-commande ainsi un plan opérationnel à moyen terme de réduction des émissions polluantes, qui concerne aussi bien Paris que les villes avoisinantes. Le défi risque d’être aussi sportif qu’une épreuve des JOP.

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