Des entreprises à l’assaut de la Plaine

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28 000 m2 de bureaux sont désormais disponibles dans l’immeuble Pulse construit par Icade sur la ZAC du Front Populaire.

Ses reflets cuivrés et argentés, ses rangées de fenêtres minces qui font miroiter la lumière du soleil évoquent sans discuter la façade d’une ruche. L’ensemble occupe tout un côté de la place du Front Populaire rénovée récemment. On pense d’emblée à un établissement public, ou à une résidence du même style que celles qu’on a construites dans le coin. C’est pourtant un établissement à vocation économique.
Le projet de l’entreprise foncière Icade annonce des relations nouvelles entre la vie de quartier et la vie de bureaux. Chose exceptionnelle pour le territoire de la Plaine, l’industrie ne façonne plus le paysage au détriment de ceux et celles qui habitent aux alentours. Les activités de production économique sont aujourd’hui pensées en relation avec les quartiers, autant du point de vue urbanistique, qu’écologique et esthétique. Retour sur
deux enjeux majeurs de ce chantier désormais abouti.
QUARTIER VIVANT
L’idée émerge il y a une dizaine d’années, une époque où la Zone d’aménagement concerté (ZAC) du Front Populaire se remplit progressivement de résidences et de commerces. Il est question de compléter  l’environnement de la place par la construction d’un dernier bâtiment, qui serait dévoué à des activités économiques. C’est une volonté conjointe aux villes de Plaine Commune, mise en application par la Sem (société
d’économie mixte) Plaine Commune. La présence de l’immeuble Pulse aux côtés du Campus et au sein d’un quartier d’habitation complète le tableau d’un quartier vivant et diversifié, dans une logique où on souhaite
créer de la ville là où n’y avait rien, tout en rendant à la Plaine son attractivité économique d’antan. Le maître d’ouvrage est Icade, qui possède déjà un important parc immobilier. Les entreprises auxquelles les bureaux seront loués pourraient être de grands groupes comme des start-up naissantes. Longtemps après la désindustrialisation, les grandes entreprises reprennent ainsi le terrain de la Plaine, cette fois-ci dans le secteur tertiaire. Le réseau de transports, dense, les espaces disponibles et relativement peu chers et la proximité avec Paris ont été les critères qui ont permis la venue des premières industries au début du xxe siècle.
UNE EXIGENCE ESTHÉTIQUE
Ce sont les mêmes conditions favorables qui incitent les entreprises à y revenir : « Peu à peu, on a réussi à créer une nouvelle activité tertiaire, ce qui fait de Saint-Denis et Aubervilliers le troisième pôle d’activité dans le domaine », explique Catherine Léger, directrice générale de Plaine Commune Développement. « Aujourd’hui, on est dans un rapport de force favorable pour avoir de la qualité. On attend que les entreprises qui viennent construire investissent dans des bâtiments de bureau esthétiques, contrairement à tout ce qui a pu se faire dans les années 1990. »
On peut supposer que l’immeuble Pulse répond à cette exigence. Si la commande, faite en 2009 au cabinet d’architectes Fassio Vaud, a mis du temps à émerger, l’attente n’aura pas été vaine. La structure en bois de la façade est revêtue de lames d’aluminium qui font scintiller la lumière et attirent le regard de l’observateur extérieur. Les reflets argentés et cuivrés évoquent un peu ceux de la tour Emblématik qui fait partie du panorama, tandis que la présence de fenêtres assez petites aux étages (plutôt que de grandes baies vitrées sur toute la hauteur) donne l’impression d’un immeuble d’habitation. À l’intérieur, le bois clair omniprésent est
très apaisant et chaleureux. On pense davantage aux intérieurs d’une bibliothèque (un écho au Campus Condorcet ?). 
Dans l’ensemble, l’aménagement de l’intérieur a été pensé pour la cohabitation de différentes activités liées au monde de l’entreprise : les sept étages de bureaux sont introduits par un hall et un atrium à l’entrée qui servent autant d’espace d’accueil que de détente. Plusieurs lieux de restauration et un café sont prévus également. En cohérence avec les nouvelles exigences environnementales, l’immeuble se dote à l’étage d’une terrasse aménagée en potager urbain (voir encadré ci-contre), une bonne idée quand on connaît l’impact des terrasses goudronnées sur l’accumulation de chaleur pendant les saisons chaudes. Dans les semaines à venir, cet
ensemble pour le moment vide devrait fourmiller de l’intérieur. Les allées et les venues des salarié·e·s qui viendront depuis la ligne 12 alimenteront les commerces autour de la place, lesquels n’en attendent pas davantage pour prospérer et motiver de nouveaux et nouvelles habitant·e·s à s’installer dans les résidences récentes. Le cycle infini de la ville.

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