Berges, premiers coups de pelle

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La rive gauche du canal Saint-Denis accueillera d’ici à 2019 des jardins partagés et des aires de jeux.

Quel que soit le quartier d’Aubervilliers où l’on se promène, peu d’habitants sont au courant de ce qu’il se passe dans ce petit coin de 1,5 hectare situé sur la rive gauche du canal Saint-Denis. Pourtant, il y a deux ans, ils ont été consultés par la Municipalité sur l’avenir de leur commune et 24 engagements ont été pris. Parmi lesquels : « Poursuivre l’aménagement des berges du canal de Paris à Saint-Denis. » Et c’est chose faite. Cet été, les premiers coups de pelle ont été donnés et les travaux, dans le cadre de la ZAC Canal-Porte d’Aubervilliers, se prolongeront jusqu’à décembre 2019.
La nature en ville
Pour savoir de quoi il s’agit, il suffit tout simplement de se rendre dans le quartier du Millénaire et, du haut de la passerelle (pont Célia) située à l’extrémité de la darse, d’observer ce nouveau chantier en tournant la tête à gauche vers Saint-Denis (pont de Stains). D’ici peu, sur ces 800 mètres de berges en friche, des jardins et des vergers-potagers partagés sortiront de terre. Une « dimension patrimoniale » souhaitée par l’équipe d’architectes et paysagistes Gautier Conquet, maître d’oeuvre, pour cette « ancienne plaine des Vertus, haut lieu du maraîchage en Île-de-France où l’on cultivait des variétés locales, comme le chou
d’Aubervilliers ».
Ces lieux « d’initiation au jardinage naturel et à des techniques écologiques » (compostage, récupération d’eau de pluie) seront agrémentés d’une aire de jeux pour les enfants (avec des brumisateurs l’été !) et de fitness pour les sportifs, ainsi que d’une table de ping-pong. Des tables de pique-nique, des pelouses et des prairies seront également accessibles au public. Un soulagement pour certain.e.s Albertivillarien. ne.s qui attendent, depuis quelque temps déjà, un espace où, le long des berges, « s’allonger sur l’herbe, se détendre avec les enfants, regarder les canards passer, lire au soleil… » La réhabilitation du pavillon des canaux (une ancienne maison de l’écluse) accueillera, de son côté, des activités associatives et des événements culturels. Dans ce « lieu de rencontre, de détente et de loisirs », porté par Plaine Commune et Aubervilliers, pas moins de 110nouveaux arbres et arbustes, s’additionnant aux 480  spécimens déjà plantés sur le périmètre de la ZAC, sont prévus. Les peupliers noirs existants seront préservés et accompagnés de bosquets d’aulnes, d’érables et de frênes. Une nature également respectée par une « méthodologie d’économie circulaire prescrite », précise Plaine Commune
Développement, avec « au total 6 tonnes de béton et 23 000  tonnes de terres pollués [qui] seront évacuées par péniche et transmises aux filières spécialisées chargées de
les recycler. »
De la ville à l’eau
Anciennement constituée de friches industrielles et longtemps enclavée par les entrepôts des magasins généraux, la ZAC (zone d’activité concertée) d’Aubervilliers dessine un triangle de 17,4 hectares qui part de la Porte d’Aubervilliers, longe l’avenue Victor Hugo jusqu’au pont de Stains, puis redescend jusqu’au centre commercial Le Millénaire.
Depuis 2011, à deux pas de Paris, c’est un nouveau quartier qui a littéralement émergé, un quartier « mixte », mêlant « une forte composante tertiaire » (le centre commercial, le siège social de Veolia) à 310 logements neufs (accession et logements sociaux) et une résidence étudiante.
Les chantiers en cours ou à venir (la manufacture de Chanel, un programme de 65 logements en accession, deux immeubles de bureaux) confirment la tendance.
Mais ce n’est qu’en 2016 que l’aménagement des berges d’Aubervilliers a été intégré à ce dynamique programme d’urbanisation. « Avant, les villes ignoraient l’eau, aujourd’hui c’est un élément structurant qui leur permet de s’ouvrir sur leur environnement », explique David Cocheton, directeur général adjoint de Plaine Commune Développement.
Et Aubervilliers dispose d’un cadre paysager de grande qualité avec le canal Saint-Denis. « Même si c’est un lieu qui doit d’abord profiter à la ville, il doit également assurer une cohérence de traitement entre les aménagements déjà réalisés et une continuité urbaine avec les communes limitrophes », ajoute-t-il.
Un aménagement des berges ambitieux qui, en somme, devrait offrir un cadre de vie agréable aux habitants tout en facilitant le passage d’une ville à l’autre.
 Céline Raux-Samaan

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