Ligne 12 Le prolongement de la ligne jusqu’à Aubervilliers devait être achevé fin 2019, mais la RATP a annoncé une nouvelle date : décembre 2021.
Laurent Chassagne, le chef de projet de la RATP, nous l’avait assuré : « Nous avons de très bons rapports avec la Mairie. » Pas tant que ça apparemment… Le 19 septembre dernier, dans un communiqué de presse, la RATP annonce la nouvelle date de mise en service des stations Aimé Césaire et Mairie d’Aubervilliers de la ligne 12 : décembre 2021,
« hors aléas significatifs supplémentaires ». C’est l’onde de choc. Le soir même, en ouverture du Conseil municipal, Madame la Maire, Mériem Derkaoui, annonce, de son côté, « le boycott de la Municipalité dans l’ensemble des instances de concertation avec la RATP ».
Et s’insurge. La gravité de l’annonce et la manière dont elle a été faite, sans un mot pour la population, ont choqué les Albertivillarien.ne.s. Mais, pour la Mairie, c’est l’arbre qui cache la forêt… « Qui peut croire qu’il n’y a aucune erreur commise par l’ensemble des acteurs du projet depuis le début du chantier ? », s’interroge la Maire.
Un chantier qui dure depuis six ans et que les habitant.e.s subissent. Un chantier qui accuse des retards à répétition. Après le grand rassemblement de contestation du 9 avril dernier et l’interpellation d’Élisabeth Borne, ministre des Transports et ex-présidente de la RATP, restée sans réponse, la Municipalité est contrainte de frapper un grand coup pour être enfin entendue.
Mériem Derkaoui en appelle désormais « au chef de l’État Emmanuel Macron afin de débuter [un] audit indépendant », mais veut surtout rappeler que toutes et tous les maires de France ont encore le pouvoir, voire le devoir, de maîtriser l’aménagement de leur territoire.
C’est « dans cet esprit que j’ai décidé de bloquer tous les permis de construire qui appartiennent à l’État et principalement au Fort d’Aubervilliers », déclare la Maire de la Ville. Une décision qui sera levée dès qu’une prise en charge financière des préjudices subis sera effective.
Puis la Maire enfonce le clou : « Nous, la Municipalité et les collectifs d’usagers, n’attendons plus la gratuité, car nous allons nous-mêmes l’appliquer. Désormais, nous n’utiliserons plus aucun ticket dans le 512 qui n’est pas une ligne de bus régulière, mais une navette temporaire. » Elle encourage également « les associations, les collectifs de riverain.e.s, les commerçant.e.s, l’ensemble des Albertivillarien.ne.s à déposer plainte
pour le préjudice subit depuis des années» Il est clair que la ville d’Aubervilliers n’accepte plus d’être « oubliée » et exige, poing sur la table, d’être « traitée à égalité avec les autres villes d’Île-de-France ».
Céline Raux- Samaan
Laisser un commentaire