C’est dans un secteur en plein essor, le nord-est parisien, que le prolongement de la ligne 12 du métro reliera très bientôt Paris et le centre-ville d’Aubervilliers en moins de 6 minutes.
C’est un chantier qui fait beaucoup de bruit, dans tous les sens du terme. Faisant suite à des choix regrettables des opérateurs franciliens de transport, plusieurs difficultés techniques avaient causé des retards successifs
et même l’arrêt soudain du chantier, fin 2017 : tunnels construits avant les stations, découverte d’un sol trop instable, ainsi qu’un « cas extrêmement rare » : une poche d’air à un endroit précis dans un milieu urbain très dense. Elles avaient rendu la plupart des Albertivillarien·ne·s incollables sur la technique de congélation des sols. « Des chantiers RATP qui ont des problèmes, il y a en dans toute l’Île-de-France, ainsi que sur des projets d’envergure nationale », précise Rafaël Concas, chargé de mission Aménagement à la Ville. Tout en soulignant qu’Aubervilliers est néanmoins la seule ville limitrophe de Paris à ne toujours pas avoir de métro qui
dessert son centre-ville. « Nous sommes à présent assez confiants sur le fait qu’on n’ait plus de soucis géotechniques, mais nous ne sommes pas à l’abri des problèmes liés à tout chantier », ajoute le chargé de mission. La direction de la RATP l’a confirmé récemment : ces difficultés sont désormais derrière nous. La date de fin du chantier est enfin assurée : fin 2021.
UNE VILLE RENOMMÉE
Le chantier est maintenant un chantier « comme les autres », avec son lot de désagréments et de contraintes. Les tensions et crispations légitimes ne doivent pas pour autant faire oublier l’heureuse perspective du prolongement de la ligne 12. En effet, celui-ci va donner une nouvelle impulsion à l’incroyable dynamisme urbain d’Aubervilliers. Le métro desservira un centre-ville en pleine transformation : aménagement de la place
de l’Hôtel de Ville avec les habitant·e·s, d’abord, puis de l’ensemble du centre-ville en fonction des travaux de la ligne 15, redynamisation commerciale de la rue du Moutier, développement des mobilités douces avec de nouvelles pistes cyclables avenue Victor Hugo… Au Front Populaire, l’ancienne friche industrielle avait déjà commencé sa mutation en 1997, et ce n’est qu’en 2012 que la place a été aménagée concomitamment aux travaux du métro. Aubervilliers n’a donc pas attendu le métro pour croître, innover et créer, pour commencer tout simplement, de son côté, à donner sa vision du Grand Paris. Nombreux·ses sont celles et ceux qui n’ont
pas attendu le métro pour « miser » sur Aubervilliers. Comme c’est le cas de Veolia, la Maison Chanel, les Tréteaux de France, l’Institut national du patrimoine (INP), sans oublier, bien évidemment, le Campus
Condorcet. Et la liste est loin d’être exhaustive. La richesse culturelle de la ville, portée par la Maison des Langues et des Cultures, l’aménagement des berges, la rénovation urbaine avec l’ANRU des quartiers Villette-
Quatre-Chemins (deux plans successifs) et Émile Dubois/Maladrerie, entre autres, le projet d’aménagement du Fort, la construction de nouveaux collèges (Gisèle Halimi, Miriam Makeba), les actions de la Municipalité
pour garantir à chacun·e une égalité de destin sont autant d’exemples qui prouvent, s’il est encore besoin de l’écrire, qu’Aubervilliers a d’ores et déjà inventé un nouveau modèle de métropole durable, attractive et rayonnante. L’arrivée du métro ne fait que s’inscrire dans cette démarche.
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