D’ici à 2021, les terrains en friche du Port Chemin Vert vont connaître une première phase de chantier.
À l’entrée de la ville, du côté de Saint-Denis, on trouve un petit quartier à moitié en friche où l’on croisait autrefois plus de légumes que d’habitants. En lieu et place de l’école Frida-Kahlo et du Lidl, on y cultivait, en effet, les meilleurs choux d’Île-de-France, ce qui a joué dans le prestige de la célèbre plaine des Vertus. Mais, bonne nouvelle : ce Port Chemin Vert, coincé entre le Landy et le centre-ville, pourrait enfin retrouver ses lettres de noblesse. Il est prévu d’y construire 600 nouveaux logements à taille humaine autour d’un parc de plus d’un hectare qui ferait le lien entre l’avenue Roosevelt (côté centre-ville ) et le parc Éli-Lotar (côté canal Saint-Denis). De quoi redonner un peu de vie à cette entrée de ville, mais surtout beaucoup d’espaces verts à ses habitant·e·s, ceux d’aujourd’hui et de demain.
IMAGINER UN CHANTIER
Les premiers coups de pelle ne sont pas à prévoir avant 2021, donc, d’ici là, patience. Comme tous les projets d’aménagement urbain, celui-ci a fait l’objet d’un long travail entre différents acteurs jusqu’à trouver un terrain d’entente, sous la forme d’un plan d’action détaillé qui n’attend qu’à être mis en œuvre. Avant le chantier en dur, il s’agit de prévoir et de planifier ce à quoi va ressembler un lieu. C’est souvent le soin apporté à cette « idée » de quartier qui va déterminer l’avancement des travaux, la qualité de sa réalisation et par-dessus tout, son adaptation aux attentes des habitant·e·s qui vivent dans le quartier, du tissu associatif qui l’animent et des institutions qui assurent une contiuité entre différents lieux, voire différentes villes. Bien que le maître d’œuvre pour ce chantier soit Plaine Commune (une institution qui rassemble neuf communes de la Seine-Saint-Denis), la ville d’Aubervilliers a imposé son point de vue et, plus précisément, celui des habitant·e·s de l’actuel Port Chemin Vert. Fidèle à l’engagement 14, qui impose des concertations pour tous les grands chantiers urbains,
le service municipal de la Mairie a organisé trois ateliers, en présence du cabinet d’urbanisme et d’architecture Babel + Prado. C’est ainsi qu’une vingtaine d’albertivillarien·e·s se sont présentés à chaque atelier pour débattre et apporter leur expertise. Leur profil pourrait être à l’image des nouveaux quartiers résidentiels : des ménages entre 30 et 45 ans, avec des problèmes de stationnement et des préoccupations pour l’environnement
et le cadre de vie. Selon Monsieur Seban, urbaniste pour Babel + Prado qui a organisé les réunions, les habitant·e·s étaient plutôt satisfaits par les premiers plans de la ZAC.
Leurs principales inquiétudes portaient sur la hauteur des immeubles de l’avenue Roosevelt, qui devaient atteindre quinze étages, et le manque d’espace occasionné par l’arrivée d’un gros ensemble de logements (800 au départ).
Ces réflexions ont été prises en compte dans les plans finaux validés le 15 janvier à l’école Frida-Kahlo. La hauteur des immeubles a été réduite à huit étages, ce qui a permis de dégager des espaces verts supplémentaires. Ces changements struc turels ont conduit à une diminution du nombre de logements (de 800 à 600) dont le coût va être pris en charge par la Municipalité à hauteur de 3,5 millions d’euros.
Dans une ville très dense, pauvre en verdure et en lumière, ces préoccupations sont plus que légitimes, même si la pénurie de logements dans toute la région parisienne pousse souvent les gestionnaires des ZAC à en faire des quartiers résidentiels. Créer du logement, pour accueillir de nouveaux habitant·e·s, tel est le maître mot du Grand Paris. Concernant Port Chemin Vert, la moitié des appartements se destineraient à des habitants de Plaine Commune, dont certains vivent actuellement dans des logements insalubres. Le bilan devrait donc être plutôt positif pour les albertivillarien·e·s qui peuvent se sentir maîtres d’un quartier plein de vertus.
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