Sur le site d’Aubervilliers, les travaux du Campus Condorcet ont débuté en 2014. La livraison de la majeure partie des bâtiments est prévue à l’été 2019.
« On est avant tout dans une ville qui existe, qui se transforme et que l’on contribue à transformer », affirme David Bérinque, le directeur général du Campus Condorcet.
La Cité des humanités et des sciences sociales, qui ouvrira ses portes en 2019, se veut en interaction avec le tissu urbain environnant. « Dès les prémices du projet, nous souhaitions faire partie intégrante de la ville », précise le directeur. Sur les palissades entourant le chantier, une exposition associe des images de la vie quotidienne du quartier à des documents d’archives et à des photos réalisées dans les dix universités, écoles et organismes de recherche fondateurs du Campus. Dès 2010, « une initiative de diffusion des savoirs à destination des riverains et des habitants du nord-est parisien » a également été lancée sous forme de conférences en accès libre. Elles sont programmées de septembre à juin, un lundi par mois au théâtre de la Commune, au Conservatoire à rayonnement régional Aubervilliers-La Courneuve (CRR 93) et au lycée Le Corbusier. La prochaine conférence aura lieu le 19 novembre, au 20, avenue George Sand, à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) Paris Nord, avec pour thème « Peut-on faire
De hautes exigences
L ’histoire de tout ? » et pour intervenant Jean-Frédéric Schaub, de l’EHESS (École des hautes études en sciences sociales). Le Campus Condorcet est né du pari de
deux écoles– l’EHESS et l’EPHE (École pratique des hautes études) – de lancer le projet d’un campus en recherche en sciences humaines et sociales (SHS), « pour répondre aux défis pédagogiques, scientifiques et numériques du XXIe siècle ». Le grand nombre de disciplines étudiées – histoire, économie, démographie, psychologie, sociologie, linguistique… – et leurs interconnexions permettent de mieux comprendre les transformations sociales et les tensions parfois violentes que traversent les sociétés actuelles.
« Nous ne sommes pas des décideurs, mais nous souhaitons éclairer les grandes décisions publiques dans un monde qui est de plus en plus incertain », explique David Bérinque.
Le Campus Condorcet s’est ainsi trouvé intégré dans une opération d’envergure nationale, lancée par l’État et visant à renforcer à la fois l’attractivité des campus et le rayonnement de l’Université française dans le monde. La Région Île de- France, la Ville de Paris, l’établissement public territorial Plaine Commune et la Ville d’Aubervilliers ont, elles aussi, apporté dès l’origine leur soutien. Le Campus comprendra deux sites, l’un à Paris, Porte de la Chapelle, et l’autre à Aubervilliers. De loin le plus vaste (6,5 hectares), le site d’Aubervilliers, structuré autour d’une bibliothèque de 22 000 m2, sera dédiée à la recherche et à la formation. Il prendra la forme d’une grande plate-forme d’accueil et de services. Celle-ci répondra aux exigences des sciences humaines et sociales en apportant à celles et ceux qui les pratiquent les meilleures conditions de formation, d’apprentissage et de production scientifique. Un « cours des humanités » (une longue allée) traversera le Campus du nord au sud comme une « épine dorsale sur laquelle se rattachent les différentes séquences et
Libre-accès
On trouvera ainsi 11 bâtiments – maison des chercheurs, hôtel à projets, siège du campus, Grand équipement documentaire (Bibliothèque Condorcet), faculty club, centre de colloques… –, parmi lesquels deux résidences étudiantes et un espace associatif et culturel. Ce petit bâtiment tout en bois d’un étage sera ouvert du lundi au samedi
de 8 h à 23 h, voire minuit en fonction des événements organisés. Avec la volonté que les habitant·e·s du quartier n’hésitent pas à venir s’informer, partager. Tout comme aux rez-de-chaussée des bâtiments où 80 % des documents seront en libre-accès. Le Campus proposera également 450 logements étudiants, répartis dans deux résidences, situées au nord et à l’est. Même si ces résidences auront des services basiques (laverie, Internet…), David Bérinque entend « communiquer auprès des étudiants sur l’existence et la qualité des services d’Aubervilliers ». Enfin, le Campus parc reliera les différentes parties du site. Pour cela, il a fallu fertiliser les terrains, « aujourd’hui imperméables et pollués »,
afin d’offrir une grande étendue verte. Ce dispositif végétal, le Jardin des civilisations, accessible à toutes et tous, s’inscrira dans les rues limitrophes afin d’ancrer, encore et toujours, le Campus dans la ville.
Céline Raux -Samaan
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